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Masdar City : pionnière de la durabilité urbaine à Abu Dhabi

Imaginez une ville zéro carbone, zéro déchet. Totalement autonome en eau et en énergie. Sans aucune voiture. Est-ce un rêve ou une réalité ? Est-ce l’avenir ou notre présent ? Laissez-vous guider à travers MASDAR CITY.

Masdar City : pionnière de la durabilité urbaine à Abu Dhabi

Le projet

A l’origine du projet, un constat, l’Emirat d’Abu Dhabi est un gros émetteur de CO2 et il faut tout faire pour rapidement inverser la tendance. Mais pourquoi se contenter des centrales photovoltaïques quand on peut construire une ville expérimentale ?
Le projet de Masdar City a ainsi émergé dès 2006.

Les premiers travaux débutent en 2009 sur un terrain de 6,5km2, à 15 minutes de l’aéroport international de Abu Dhabi, à 20 minutes de la mosquée Sheikh Zayed et à environ 1 heure de Dubaï. Le projet est toujours en cours et a pour date butoir 2030.

Pour l’instant, Masdar City se résume à deux îlots d’une superficie totale de 150 000 m2, l’un autour de l’Institut des sciences et des technologies (Masdar Institute of Science and Technology, ou MIST, en anglais), l’autre autour du siège flambant neuf de l’Agence internationale des énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency, Irena).

Cependant, le projet est totalement novateur. Masdar City place les énergies renouvelables et le recyclage au cœur de son fonctionnement.

Architecture

Même si l’esthétique n’est pas la priorité, Masdar City est un bijou d’architecture bioclimatique.

Le centre ville est surélevé pour être mieux ventilé. Les ruelles sont orientées dans le sens du vent, pour être naturellement refraîchissantes. De grandes portes en bois canalisent le vent. Les ruelles sont étroites pour créer de l’ombre.

Les façades laissent passer la lumière tout en filtrant la chaleur du soleil. Alors que le thermomètre peut grimper jusqu’à 50 degrés à l’extérieur, les températures au sein de Masdar City sont environ 7 degrés plus bas que les villes environnantes.

Tout a été pensé pour atteindre ces résultats. Les architectes ont puisé dans leur savoir-faire ancestral, tout en l’associant aux technologies les plus modernes. La terracotta, matériau de constuction traditionnel, est utilisée pour ses propriétés isolantes. Les fenêtres, quant à elles, reproduisent le principe des moucharabiehs, ces treillis de bois caractéristiques de l’architecture arabe. Chaque fenêtre est savamment positionnée pour ne jamais être exposée aux rayons directs du soleil. Tous les immeubles sont conçus pour consommer environ 40% d’énergie de moins qu’un bâtiment standard.

Energies renouvelables

L’énergie solaire est la source de tout. Ce n’est pas pour rien que cette ville s’appelle Masdar, qui signifie littéralement « la source ». 5000 panneaux solaires sont installés sur les toits et les façades des bâtiments. Une centrale solaire de 10 mégawatts alimente la ville en électricité propre. Cependant, le rendement est seulement de 1/3 à cause du sable qui s’accroche aux panneaux solaires.

La gestion de l’eau est également un enjeu majeur. L’utilisation des eaux usées, après recyclage, pour l’irrigation des cultures destinées à l’alimentation. Ce recyclage de l’eau est censé permettre de réduire de 80% la consommation d’eau de mer dessalée dont la production nécessite une quantité importante d’énergie.
La gestion des déchets est encore en cours d’étude.

Erigée au milieu de la place centrale, la tour à vent (Wind Tower), haute de 45 mètres est une réplique moderne des traditionnelles tours à vent. La tour à vent avale le vent chaud par son sommet et renvoie de l’air frais par sa base grâce à un système de brumisation.

Les transports

On peut trouver deux sortes de transport autonome à Masdar City : Le PRT et la navette Nayva.

Le PRT

La mise en place d’un système de transports « propre » à haute efficience énergétique et sans émissions de gaz à effet de serre a été mis en place : le PRT (Personal Rapid Transit). Il s’agit d’une nouvelle technologie rapide, à la frontière des transports collectif et individuel.

Deux versions circulent à Masdar City, une pour les passagers et l’autre pour les marchandises. Sous la surface du sol, le réseau est doté d’une multitude de voies définies qui s’entrecroisent et guident les véhicules. Des cabines de taille moyenne (1 à 10 personnes) peuvent être appelées sur pression d’un bouton en station, et choisissent en fonction du trafic et des trajets possibles le plus court chemin. Par sécurité, ces véhicules qui roulent à 40 km/h surveillent constamment leur voisinage et s’arrêtent automatiquement à quelques mètres des personnes ou des obstacles.

La navette NAYVA

La navette Nayva est un véhicule de transport public confortable conçu pour satisfaire les besoins spécifiques d’un véhicule sans conducteur tout en optimisant les fonctions de navigation et de sécurité. Elle relie le parking de Masdar City au centre-ville.

Pôle d’excellence technologique

L’objectif de la ville est d’inciter étudiants, experts, hommes d’affaires, spécialistes de l’environnement et entreprises innovantes de tous les pays à venir s’y installer.

Le Masdar Institute, dédié à la recherche et créé avec le soutien du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a été initié en 2007. Les premiers étudiants et chercheurs y ont investi une partie des lieux dès novembre 2010.

Enjeux pour les Emirats Arabes Unis

À l’heure actuelle, l’économie d’Abu Dhabi repose encore principalement sur les exportations de pétrole. La rente pétrolière confère à cet émirat et plus généralement aux Émirats arabes unis une capacité d’investissement importante.

Au cœur de ces investissements, Masdar City a valeur de symbole et de positionnement stratégique pour ce membre de l’OPEP disposant des 8e réserves de pétrole et de gaz naturel au niveau mondial. L’objectif du projet, créé par le gouvernement d’Abu Dhabi, est de positionner la ville comme un pionnier en matière d’énergies renouvelables et d’incarner la « transition énergétique ».

Ce projet s’inscrit dans le programme Abu Dhabi Economic Vision 2030 qui vise à transformer le modèle économique de l’émirat à l’horizon 2030. À l’origine basé sur les ressources naturelles, celui-ci évoluerait vers une économie fondée sur la connaissance et l’innovation.